Les Mages : Forte mobilisation pour soutenir le projet de pôle santé

19/02/2022

CONCEPT DRONE PROD

Non au désert médical, oui au pôle santé.

Samedi 18 février à 10h un collectif contre le désert médical a manifesté sur Les Mages entre les deux rond-points du village.

Le maire du village et ces adjoints se sont mêlés au collectif pour apporter leur soutien, la cause de cette manifestation est dû au refus du permis de construire par la préfecture.

Le pôle santé serait monté et financé par le pharmacien du village.

Le groupe de santé Filieris soutient le projet qui regrouperait ses médecins et celui-ci a reçu un avis favorable du conseil départemental pour l’accès depuis la RD 904 ainsi que de la commission départementale pour la préservation des espaces naturels.

Ce pôle santé est primordial pour la vie du village ainsi que les villages alentours ( Vallée de l’auzonnet )

Les locaux actuels des médecins et de la pharmacie sont inadaptés et plus aux normes.

Plus de 200 personnes se sont mobilisées pour ce rassemblement et 1500 signatures de soutien ont été enregistrés .

Médias présents : ObjectifGard France 3 Occitanie Midi LibreCèze-Cévennes-News France Bleu

Article et photo pour CCN : Conceptdrone prod

FRANCE 3 REGION

Dans la petite commune des Mages, le blocage d’un permis de construire par la préfecture du Gard provoque l’incompréhension des élus et des habitants. Il s’agit de construire un pôle médical dans une zone où le nombre de médecins par habitant est le plus faible de toute l’Occitanie.

Un pôle médical pour permettre aux deux médecins exerçant sur la commune de travailler dans de bonnes conditions. Et pourquoi pas ? séduire d’autres professionnels de santé… Voilà le rêve des habitants et des élus des Mages, petite commune gardoise située à une vingtaine de minutes de route d’Alès.

Un espoir douché par la préfecture du Gard : le terrain prévu pour la construction du pôle médical, à côté de la pharmacie du village, est inconstructible. Et la dérogation, demandée par la mairie, le temps de finaliser la modification du PLU (plan local d’urbanisme) en cours, a été rejetée. 

Alors ce samedi 18 février, ils étaient 300 à protester, réunis sur le fameux terrain. Dans une zone où la situation de désert médical est critique, élus et administrés s’étonne d’un blocage procédural sur une initiative qui leur semble non seulement bénéfique, mais surtout indispensable. 

Deux médecins salariés

Aux Mages, pour l’instant, deux médecins salariés travaillent dans un centre médical du groupe Filieris. Mais leurs locaux ne sont plus adaptés et le groupe risque de partir s’il ne trouve pas mieux dans la commune. Le pharmacien du village décide alors de financer la construction d’un pôle santé.

« Le pôle médical à la base, c’était uniquement pour les médecins des Mages qui devaient transférer leurs deux cabinets sur ce terrain à côté de ma pharmacie. Nous aussi, on a des locaux qui sont vraiment exigus, trop petits et vétustes, » explique Mathieu Cres, le pharmacien des Mages, « Ensuite, le groupe Filiéris et les médecins m’ont demandé si possible de créer plus de cabinets pour accueillir de nouveaux médecins« .

Une idée séduisante pour le village : dans cette zone du nord du Gard, on ne compte que 3,3 médecins pour 10 000 habitants, soit le plus faible ratio de toute l’Occitanie.

On a deux docteurs, il vous faut 15 jours – 3 semaines pour avoir un rendez-vous, les spécialistes n’en parlons pas, ça devient catastrophique. On est que des personnes d’un certain âge ici. Si nos médecins s’en vont, qu’est-ce qu’on va faire ?Jeanne, une habitante des Mages

Pas de temps à perdre

Aux Mages, cette « perte de chance » pour des raisons administrative passe mal. Les élus, drapés dans leur écharpe tricolore, ont manifesté aux côtés des habitants.

Le maire a accordé un permis de construire au pôle médical mais la préfecture du Gard le somme de le retirer, arguant que le terrain n’est pas constructible.

En fait, la mairie est en train d’élaborer le nouveau Plan local d’urbanisme, toutes les études ont déjà été faites pour ce terrain et tous les feux sont verts. Les élus espéraient donc obtenir une dérogation au vu des circonstances.

« Cela peut durer des années un P.L.U. Il peut être terminé dans 1 an, comme dans 2-3 ans, » se désespère Alain Giovinazzo, le maire de la commune. 

Admettons qu’on mette 2 ans pour terminer le PLU et rendre le terrain constructible. Le groupe Filieris n’attendra pas 2 ans. Nos docteurs risquent de partir parce qu’ils ont des locaux pas conformes et qu’ils ne peuvent pas travailler dans de bonnes conditions.  Alain Giovinazzo, maire des Mages

Pour les 2 000 habitants des Mages, le risque de voir la désertification médicale augmenter est réel. Et il s’accroît avec le temps qui passe.

FRANCE BLEU GARD LOZÈRE

250 personnes se sont rassemblées ce samedi matin aux Mages pour soutenir un projet de centre médical avec pharmacie dans ce village d’un peu plus de 2 000 habitants situé entre Alès et Saint-Ambroix. Les locaux dans lesquels les médecins et le pharmacien sont installés actuellement ne sont plus adaptés selon les défenseurs du nouveau pôle santé.

Mais pas question pour la préfecture d’autoriser la construction du centre tant que le Plan local d’urbanisme (PLU) de la commune n’est pas achevé. Le maire veut maintenir le permis de construire malgré tout, mais les services préfectoraux lui ont demandé de le retirer sous peine de saisir le tribunal administratif.

Relayé : Hervé Sallafranque FRANCE BLEU GARD LOZÈRE

OBJECTIF GARD

Alors que le projet de pôle santé aux Mages ne réjouit pas la commune voisine de Saint-Florent-sur-Auzonnet, pas plus que les services de l’État qui l’ont pour l’instant retoqué, plus de 250 mageois favorables à sa réalisation ont manifesté ce samedi matin au bord de la D904, près du cimetière où pourrait être construit le futur bâtiment médical. 

En milieu de semaine, à l’aube d’une manifestation de soutien au pôle santé qui se profilait, Objectif Gard vous proposait un résumé des différents points de vue, du pharmacien des Mages porteur du projet avec Filieris à la municipalité locale, en passant par l’opposition qui émane de la commune voisine de Saint-Florent-sur-Auzonnet .

Cette première mobilisation, qui en appellera sûrement d’autres, a eu lieu sous un grand soleil ce samedi matin, au bord de la très passante D904, près du cimetière où pourrait être construit le futur bâtiment médical, sur un terrain de 4 100 m² qui n’a pas encore été rendu constructible par les services de l’État, lesquels ont la main dès lors que le plan local d’urbanisme (PLU) de la commune n’a pas été révisé. 

Plus de 250 personnes y ont participé, dont Martine, 70 ans, habitante des Mages. « Pour les vieux c’est parfait, on aurait le docteur ici et le cimetière à côté », se marre la retraitée, un brin cynique. Et Martine de redevenir sérieuse : « Notre pharmacie est trop petite. À la fin de l’année, nos médecins vont devoir partir car le bâtiment n’est plus en conformité. On tient à nos médecins. On en a toujours eu aux Mages, je ne vois pas pourquoi du jour au lendemain on en n’aurait plus ! En plus, le village s’agrandit ! (la barre des 2 000 habitants a récemment été franchie, Ndlr) »

Autant de monde ce matin, « ça fait chaud au cœur », souligne Alain Giovinazzo, maire des Mages, tout en indiquant qu’il s’y attendait compte tenu du succès de « notre pétition en ligne », laquelle a déjà été signée par 1 500 personnes. « On ne se bat pas souvent, mais quand on se bat, c’est que la cause est juste », a clamé au mégaphone Jean-Marc Orlandini, porte-parole du comité de soutien au projet.

Le dernier nommé, ancien adjoint au maire des Mages, et par ailleurs ancien commandant de la communauté de brigades de gendarmerie de Saint-Ambroix, a continué de s’adresser à la foule regroupée autour du panneau « Non au désert médical, Oui au pôle santé » : « Vous êtes là parce que vous avez compris que notre combat est justifié. On a la chance d’avoir quelqu’un qui a envie d’investir de l’argent pour notre confort. J’espère qu’on n’aura pas à aller à Paris voir le ministre de la Santé ou Monsieur Macron ! »

En aparté, Jean-Marc Orlandini étaye ses propos : « J’ai mon médecin traitant aux Mages et je sais qu’il travaille dans des conditions assez spartiates, notamment au niveau de la confidentialité. Quand on est en salle d’attente, on entend tout ce qui peut se dire dans le cabinet. Or on sait que les patients ont besoin d’intimité. Pour que je me mobilise, c’est que c’est un beau projet, avec du stationnement et un accès sécurisé via le rond-point. Notre pharmacie deviendrait accessible aux personnes en situation de handicap, alors que l’actuelle ne l’est pas. »

Aux côtés d’élus voisins, dont Pascal Milesi, maire de Saint-Julien-de-Cassagnas, et Ghislain Chassary, conseiller départemental du canton, Mathieu Cres, pharmacien des Mages et porteur du projet, était ultra-sollicité ce samedi matin. Car les Mageois sont inquiets. Alors que se profilent d’interminables procédures administratives, le natif de Mons sera-t-il tenté d’abandonner le projet ? 

« Non », assure l’intéressé, qui laisse entendre qu’aucun retour en arrière n’est envisageable. Et d’enfoncer : « S’il faut aller au tribunal administratif parce que la préfecture s’entête, je le ferai. J’ai tellement avancé d’argent que je ne peux plus reculer ! » Entre les études de sol, les frais d’architecte et maintenant les honoraires des avocats, le pharmacien estime entre 30 000 et 50 000€ le montant des fonds « perdus » dans l’affaire. 

Ainsi, l’unique critère d’un potentiel renoncement sera financier : « C’est la viabilité comptable qui va tout déterminer. Si mon expert comptable me dit que le risque est trop important, les banques ne me suivront pas », justifie celui qui a contracté un prêt sur 25 ans pour un montant total de 2,5 M€. Car à l’écueil urbanistique s’ajoute l’écueil économique en raison de la hausse du coût de construction qui a fait exploser le devis, passé de 1,2 M€ hors taxes en 2019, à 2 M€ lors de la dernière estimation en décembre dernier. 

Convaincu du bienfondé de la démarche, le maire des Mages n’est pas effrayé par la perspective d’un passage devant le tribunal administratif, mais craint davantage la durée des procédures. « Si on traîne trop en longueur, les médecins quitteront les Mages. Alors que si la préfète accepte de déroger à la règle, on peut attaquer les travaux demain et avoir un pôle médical rapidement », met-il en exergue. Quant à la possibilité d’achever son PLU au plus vite, Alain Giovinazzo émet aussi quelques réserves : « Réviser un PLU, ça peut durer 6 mois comme deux ans. Car dans un PLU, il y a toujours des mécontents. Il peut se monter un collectif d’opposants… »

Au terme de ces temps d’échanges sur le terrain destiné à accueillir « 5 à 6 médecins et la pharmacie délocalisée », le comité de soutien au pôle santé a invité les plus téméraires à mener une opération de tractage aux quatre entrées du giratoire voisin pour sensibiliser les automobilistes de la zone. De quoi galvaniser un Mathieu Cres qui, « dans un monde idéal », garde l’espoir d’une inauguration du pôle santé en 2025, après l’appel d’offres et 9 à 12 mois de construction. « Ce projet, ce n’est pas seulement une histoire de village. C’est une histoire de zone ! Il manque des médecins dans toutes les communes voisines, jusqu’à Barjac », conclut le pharmacien, déterminé. 

Relayé : Corentin Migoule OBJECTIF GARD

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